الثلاثاء، 17 فبراير 2009

Bilal Khbeiz: Etre Libanais aujourd;hui



L'accord de Taëf en 1998 a institué ce qui a été qualifié depuis lors de "Troïka du pouvoir", soit la répartition des trois présidences entre les trois principales communautés religieuses du pays: maronite, chiite et sunnite. La troïka avait donc trois têtes, mais c'est sans compter avec une quatrième, celle du leader druze Walid Joumblatt.Walid Bey est le descendant de deux lignées politiques au moins, qui ont marqué le Liban moderne. Il est vrai qu'il n'est pas le seul leader libanais dans ce cas, et qu'il ne s'agit pas ici de déduire que cette ascendance fait de lui d'office un grand chef. Mais il est également vrai que Walid Bey, tout au long de ces 4 années qui ont suivi l'assassinat du président martyr Rafic Hariri, a été l'un des fers de lance de l'opposition libanaise à la tutelle du régime sécuritaire syrien et à ses avatars qui continuent à manipuler le pays dans tous ses recoins. Joumblatt est même apparu à certains moments politiques sensibles comme le chef de file de cette opposition, sinon son meneur à égalité avec une poignée d'autres.Si nous traçons ici cet aperçu rapide du rôle de Walid Joumblatt, avant et après Taëf, et avant et après l'assassinat de Hariri, bien qu'il représente une communauté peu nombreuse et de faibles ressources, c'est parce qu'il a le pouvoir de peser dans toute équation et à tout moment. Car son intelligence est telle qu'il suffirait aux analystes politiques de surveiller sa boussole pour savoir à tout moment d'où soufflent sur le Liban les vents des tendances régionales. De ce fait, quelles que soient ses prises de position et ses alliances, il est considéré comme l'un des piliers incontournables de la politique nationale. Eviter de s'attarder ici sur ses prises de position et ses alliances n'est pas une manière de les lui reprocher. C'est une option qui a un lien direct avec l'objectif de cet éditorial.En effet, le rôle de Joumblatt à la tête de sa communauté a donné aux druzes une position politique essentielle dans l'équation libanaise, tant historique que contemporaine. Car Joumblatt préside également un parti laïc dans ses principes et ses perspectives, et qui a un long passé d'alliances avec des partis de gauche qui ont pesé dans les changements politiques survenus au Liban les dernières décennies du siècle dernier. Cependant, en tant que zaïm druze, Joumblatt n'a jamais cherché à se libérer de l'étau qu' impose le régime libanais à tout homme politique et à tout leader, à savoir le confessionnalisme qui poursuit chacun du berceau à la tombe. La place manque ici pour s'appesantir une fois de plus sur les méfaits du confessionnalisme et les bienfaits de la laïcité. On aura beau chercher au Liban un endroit où les gens naissent et grandissent dans la laïcité, il ne s'en trouvera pas. Ce n'est un secret pour personne que ce pays est condamné à cette structure confessionnelle, bien que celle-ci constitue un handicap à son développement et à son évolution. Car ce confessionnalisme l'a, d'une part livré aux tiraillements qui ont ralenti son accès à l'indépendance, et d'autre part protégé contre les convoitises impérialistes qui secouent les pays de la région, qu'elles soient syriennes, israéliennes ou iraniennes. Partant de cette observation qui fait l'unanimité, une question évidente s'impose: Comment a fait le leader druze Walid Joumblatt pour avoir une telle présence sur la scène politique libanaise, alors que sa communauté ne représente pas un poids considérable avec son petit nombre et ses ressources insignifiantes, et qui plus est n'a pas de projet collectif auquel puissent adhérer toutes les catégories de la population, tel que celui de la résistance chiite qui prétend enrôler dans sa lutte tout le monde sans restriction, ou le projet sunnite qui appelle à faire emboîter à l'ensemble du pays sans exception le pas de la modernité. En réalité, Joumblatt se meut dans un champ d'action extrêmement délicat et complexe. Il réfléchit à chaque pas qu'il entreprend en veillant à ne jamais rien concéder au prix de sa libanitude. Car cette libanitude est en définitive le seul pôle en fonction duquel il choisit ses alliances et en change au besoin. Cette identité secondaire qu'est l'identité libanaise, car elle ne représente pas un projet susceptible d'orienter les choix du monde arabe et ne convoite ni les territoires du Horan ni ceux de la Galilée, l'école politique druze n'a de cesse de l'affirmer et de l'imposer comme une donnée incontournable. Les positions druze sont souvent interprétées comme étant celles du pays tout entier. Ainsi, quand la résistance a pour objectif de libérer le territoire libanais, le leadership druze est le premier à la soutenir, en mettant de côté son hostilité à ses préceptes. Et quand les vents régionaux et arabes sont contraires à telle ou telle ligne politique, le leadership druze est le premier à adopter pour le Liban une position qui le protège des tempêtes extérieures. En bref, le leadership druze au Liban est parfaitement conscient qu'une attitude rigide de blocage, d'entêtement et d'opposition ne peut perdurer dans ce pays. Car une telle politique n'en ferait qu'une bouchée pour les ogres qui l'entourent de tous côtés. Plus encore, si Joumblatt n'a pas de projet précis pour le Liban, lui seul sait discerner parmi les projets proposés, lequel a de l'avenir et lequel appartient aux époques révolues de l'humanité.En vérité, le droit que s'octroient certaines communautés d’accaparer un projet qui dépasse leurs propres limites ne revient pas à leur potentiel ou à leurs compétences autant qu’à leurs alliances extraterritoriales. Au Liban personne n'échappe à cette norme. Un simple regard d'ensemble sur le pays montre l’existence de deux grands projets qui communiquent ou se confrontent. Les élections prochaines devraient constituer une étape concluante sur le sort du Liban pour de longues années à venir, entre le projet de résistance conduit par le Hezbollah d'une part, et le projet d'ouverture au monde et de modernisme conduit par le courant Almustaqbal de l'autre. C’est pourquoi, les deux tendances sont présentes à toute échéance décisive quant à l’avenir et au quotidien du Liban. La domination des deux projets sur la scène politique n’a pas empêché l’émergence du leader druze. Son rôle est essentiel dans la politique libanaise, bien qu’il soit à la tête d’une communauté relativement petite par rapport aux autres communautés confessionnelles.Michel Aoun reste le seul, parmi les leaders des communautés libanaises, à ne pas respecter la règle du jeu. Au moment où les alliances extraterritoriales fleurissent, le choix de se rapprocher de la Syrie ne profite certainement pas à sa communauté, sans parler du pays. En vérité, le général Michel Aoun, qui n’a de cesse de chercher un rôle pour les maronites du Liban qui soit égal à leur poids dans l’équation de la politique intérieure, fait toujours le mauvais choix. Car au moment où les alliances extraterritoriales sont ouvertes, celles-ci ne doivent pas se faire à n’importe quel prix, d'autant plus qu'une communauté se doit d’assumer ses responsabilités nationales. Dans cette équation aouniste la libanité pêche par son absence. Etre libanais n’a rien de l’arrogance, du fanatisme, du grondement ou du défi. C'est le contraire de tout cela. C’est rassembler les Libanais et non pas les diviser. Mais le général, dans son ambition de monopoliser la représentation politique de sa communauté, s'est enlisé aujourd’hui dans le conflit intérieur au lieu de s'imposer comme un dirigeant capable de réunir les libanais autour des principes communs à tous.A fortiori, cela justifie que l'idée d'un bloc centriste le perturbe. Les dirigeants du CPL savent instinctivement qu'un bloc centriste doit exprimer la politique du président de la République libanaise, qui rejette les divisions dans le rang arabe comme dans l’unité nationale, et ne tolère pas qu’on menace l'unité intérieure. Les dirigeants du CPL craignent qu’un nouveau rôle maronite soit récupéré par ceux qui prônent les intérêts du Liban, ceux dont le slogan est « priorité au Liban », ceux qui puisent leur force de leur libanisme confirmé sans avoir à quémander des alliances extérieures à n’importe quel prix. C’est au cœur des régions libanaises que cette mouvance prend son essor : du sud, du nord, du Mont Liban, de la capitale et de la Bekaa. Contrairement aux convictions du général, le rôle maronite ne sera jamais dicté par les capitales étrangères.

ليست هناك تعليقات:

كيف مات الشارع

انقضى الليل , اقتلع النهارعقرب الساعة الكبير وهبط من ساعة الحائط , أراد للوقت أن يبقى كسراتٍ صغيرة تدور و تدور دون أن ترتطم بعتبة. مشى في الشارع متجهاً نحو المقهى حيث كان الرجل وحيداً يحتسي ما تبقى من تفل بارد و ما ان تلاقت العيون حتى أغمد العقرب في صدره وجلس ينتظر ....لم يأتِ الليل .